La semaine dernière, nous avons eu le plaisir de rencontrer Franck CHAUSSIVERT, dirigeant avec les U18F. Il se confie sur ce qui lui a donné envie de s’investir et pourquoi le bénévolat est important à ses yeux..
« Sans bénévole, le monde associatif ne tient pas »
Bonjour, peux-tu te présenter et préciser depuis combien de temps es-tu bénévole au club ?
Bonjour, je suis Franck CHAUSSIVERT, j’ai 45 ans et je suis bénévole au club depuis quatre ans. J’ai commencé à m’investir vraiment lorsque ma fille Margaux, s’est réinscrite au foot.
Qu’est-ce qui t’a motivé à devenir bénévole ?
Faut savoir que sans bénévole, le monde associatif ne peut pas tenir. Ceci est la principale raison de motivation.
J’ai toujours bien aimé proposer mon aide. Je suis également investi dans le bureau de mon club de jujitsu, ce qui me prend aussi pas mal de temps.
Ensuite, cela s’est fait naturellement. J’avais envie de suivre ma fille alors lorsque Florian m’a proposé de l’accompagner, je n’ai pas hésité. De plus, l’ambiance dans cette catégorie est bonne, que cela soit entre les joueuses et même les parents.
Que fais-tu au club ?
J’ai commencé par être un simple parent accompagnateur lors des déplacements puis quand Florian BOMPAS (éducateur des U18F) a remarqué que je venais à tous les matchs et que je me proposais pour aider sur quelques séances, il m’a proposé de formaliser mon investissement par une licence dirigeante et de définitivement l’accompagner sur les séances d’entraînements des filles et les matchs lorsque je le pouvais. Généralement, je suis à chaque fois présent !
Il m’arrive même parfois de prendre seul l’entièreté du groupe féminin U18 lors de certaines séances pour remplacer Florian lorsqu’il est absent en raison de son travail.
Je dois avouer que même si ma fille Margaux décide d’arrêter le football, j’hésiterai à arrêter de mon côté aussi, car je me suis bien pris au jeu et c’est plaisant.
Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours personnel ?
Je viens de Mayenne, plus précisément de Laval. J’ai commencé à toucher mes premiers ballons là-bas. J’ai notamment joué en Promotion d’Honneur en U17. Puis en grandissant, j’ai déménagé et dans le quartier dans lequel je suis arrivé, la manière de jouer était plus agressive, plus physique et malheureusement lors d’un match, je me suis blessé gravement ; ligaments arrachés au niveau de la cheville et entorse aggravée. Pendant plusieurs mois, je me baladais avec un plâtre.
Quelque temps plus tard, lorsque je pouvais rejouer, je me suis à nouveau blessé lors d’un tournoi de foot organisé par mon entreprise. Cette fois, ce n’étaient pas les ligaments de la cheville, mais d’un de mes genoux. A la suite de cette blessure, j’ai totalement arrêté le foot. Pour être honnête, cela me fait peur maintenant de jouer ou simplement de courir. Je me rappelle d’une séance avec les filles, il y a quelques semaines, j’ai joué un peu avec elles et j’avais encore quelques douleurs… Le foot me manque un peu, j’ai hésité à reprendre une licence avec les Vétérans quand je vois le super groupe qu’ils ont et ce qu’ils font en championnat, mais malheureusement mon corps me retient.
Malgré ces blessures, je n’avais pas envie d’arrêter le sport, je me suis alors lancé dans le jujitsu directement après mon rétablissement. Cela fait maintenant 9 ans.
Cette pratique me permet de continuer à faire du sport sans trop solliciter les genoux, vu qu’il y a moins de reprises d’appuis donc c’est parfait !
Lorsque j’étais militaire en étant plus jeune, j’ai passé un diplôme qui me permettait d’encadrer un groupe dans le domaine du sport. Je ne sais plus l’intitulé exact et s’il est encore valable d’ailleurs, car après être sorti de l’armée, je ne me suis pas penché dessus. Il faudrait que je me renseigne à nouveau car je crois qu’une association peut recevoir des subventions en fonction des diplômes des encadreurs.
En parlant de diplôme, t’aies-tu déjà posé la question de passer des diplômes d’éducateurs sportifs ?
Je ne pense pas que cela soit fait pour moi. Même si cela s’apprend sûrement, je pense qu’il me manque trop de compétences tactiques d’un point de vue collectif, que je ne sais pas si je serai à l’aise dans ce rôle. De plus, je ne me suis jamais vraiment intéressé à ce côté-là du football. De plus, faut savoir que même si j’aime beaucoup pratiquer, je ne regarde pas de foot à la télé ou du moins très peu.
Le rôle de dirigeant me convient bien. Le fait d’avoir quelques bases en ayant déjà joué au foot dans ma jeunesse, me permet d’être en position de donner certains conseils aux filles. Après être éducateur pur comme peut l’être Florian, non cela ne m’intéresse pas vraiment.
Tu es parfois amené à te retrouver seul lors des séances d’entraînement des filles. Comment arrives tu à gérer le groupe ?
Je m’en sors bien !
J’ai toujours fait de l’encadrement de par mon passage militaire donc ce n’est pas nouveau.
De plus, encadrer un groupe comme celui des féminines est facilitant et agréable, car elles sont toutes à l’écoute et motivée. Je tiens à féliciter Florian qui a réussi à créer un vrai groupe solidaire donc franchement, c’est que du plaisir !
Pour toi, les bénévoles sont-ils assez valorisés ?
Le bénévolat, c’est assez compliqué…
Pour moi, c’est un problème de société. Aujourd’hui, la grande majorité des gens prennent les clubs sportifs comme des garderies ou des écoles. Je le vois également avec mes autres filles qui font de la gymnastique. Beaucoup de personnes, ne comprennent pas que les associations sans bénévole ne peuvent pas marcher. Ce ne sont pas des entreprises ou des écoles.
Pour moi, ce n’est pas un problème qui vient du club. Le club met régulièrement des choses en place pour ses bénévoles comme les apéros, les t-shirts, les articles, etc, mais malheureusement, nous sommes dans une société de consommation et la grande majorité des gens en profitent.
Cela est partout pareil et je le vois chaque week-end lors des matchs de Margaux. Nous retrouvons souvent les mêmes personnes au transport ou à la buvette et c’est dommage.
J’émets une proposition, cela serait intéressant de voir certains joueurs Seniors (hors éducateurs), Vétérans, U17, peu importe, essayer de donner du temps lors des séances d’entraînements des plus jeunes le mercredi ou lorsqu’ils le peuvent. Je vois certains jeunes U15 être présent quelques fois pour les séances des plus petits et c’est top !
Quel est ton regard en tant que parent sur le club ?
C’est un club très agréable de manière générale.
Pour parler en tant que parent d’une fille qui joue en U18F, il y a quelques semaines, je t’aurai répondu que je regrettais le manque de valorisation des féminines vis-à-vis du club, notamment sur les réseaux sociaux.
Aujourd’hui et depuis quelques semaines, les joueuses et notamment la catégorie de ma fille, ont été pas mal mises en avant et c’est appréciable. En revanche, il a fallu quelque peu insister et c’est dommage que cela n’ait pas été naturel. Globalement, cela s’améliore de plus en plus.
Sinon pour parler du club en général, je ne m’en rends pas trop compte pour être honnête. Je me contente de mon rôle de dirigeant avec les féminines. De loin, j’ai l’impression que le club tourne plutôt bien.
Si je dois faire une petite critique, ce serait sur la propreté du club house qui est parfois à revoir. Malheureusement je sais que le club n’y est pour rien, car les efforts sont faits par ceux qui y travaillent. En revanche, on en revient un peu au problème de société dont je te parlais tout à l’heure. Il y a un manque de savoir-vivre de la part de certaines personnes. Nous apprécions être accueillie dans des locaux propres lorsque nous nous déplaçons, alors tentons de faire de même.
Pour finir, as-tu un message à faire passer pour motiver à devenir bénévole ?
Comme j’ai déjà pu le dire plus tôt, il faut comprendre qu’une association sans bénévole, sans force, sans aide, ne pourra pas avancer sur du long terme.
Il faut des gens qui s’impliquent. C’est la base !
De plus, si une association tombe, derrière les parents n’ont plus rien et les enfants ne peuvent potentiellement pas pratiquer le sport qu’ils veulent et ça serait dommage. On ne s’en rend peut-être pas compte, mais au final les principales victimes du manque de bénévole, ce sont nos enfants…
Merci Franck !